Ce vendredi 12 novembre 2021, la communauté éducative du collège des Fontaines a commémoré l’arrêt des combats de la Première Guerre Mondiale en présence des élèves, des professeurs et de nombreux officiels.

Les représentants du Souvenir Français, des associations d’Anciens combattants, les élus dont le Député de circonscription, la Vice-Présidente du Département et Mme le Maire de Poix ainsi que la Cheffe de Cabinet du Directeur Académique des Services nous ont fait l’honneur de nous accompagner lors de ce temps de célébration.

La cérémonie a proposé plusieurs temps entre lectures et chants. Les élèves de 3ème3 ont produit et lu leur propre texte, nos porte-drapeaux Thibault DEBURE et Pierre-Vincent BRUNEEL ont fièrement représentés notre établissement.

​Il est essentiel que nos élèves comprennent d’où ils viennent, ce qui a construit leur présent, pour s’épanouir et trouver leur place de citoyen dans notre société d’aujourd’hui.

Grâce à cet engagement de l’établissement et au partenariat avec le Souvenir Français, nous avons été récompensé par un don et nous avons reçu un Certificat d’engagement en qualité de Gardien de la Mémoire. Félicitations à tous nos élèves !

Ci-dessous le texte des 3ème3, rédigé par les élèves en collaboration avec Mme Conflans, Professeure de Lettres modernes.

« Si je pouvais parler »

« Si je pouvais parler, je te dirais que la guerre est noire, car les soldats ont peur :

La peur de se faire frapper de plein fouet par un obus

La peur de mourir, de ne plus revoir sa famille

La peur de finir dans un trou.

La peur de ne pas voir le soleil se lever de nouveau

La peur de se sentir en sécurité, en silence, dans l’attente de la mort,

Le rouge qui coule sur mes mains, les visages blanchis par la mort.

Si je pouvais parler, je te dirais le bruit des explosions que j’entends à en devenir sourd, les cris de mes camarades affolés.

Si je pouvais parler, je te dirais le gris des obus, la poussière qui éclate tout autour de moi.

Si je pouvais parler, je te dirais la lourdeur de ces balles légères qui pèsent des tonnes une fois dans mon corps.

Si je pouvais parler, je te dirais comme le silence glacial est rempli de voix disparues, cela me rappelle le froid automnal de nos balades silencieuses, main dans la main.

Si je pouvais parler je te dirais que la tristesse est infinie comme la mort qui nous attend.

Si je pouvais parler, je te dirais que dans ce cratère, j’ai froid et en même temps si chaud, au milieu de ce ciel rouge aux nuages de sang, j’aperçois de la lumière.

Si je pouvais parler, je te dirais que les obus sont comme de vieux amis, je me souviens du sang qui coule comme un rouge torrent.

Si je pouvais parler, je te dirais à quel point on se sent seul, dans cette chaleur glaciale, dans les douleurs liées à la terre, aux cailloux et aux projectiles qui volent sur nous. L’incapacité de bouger tellement on a froid.

Si je pouvais parler, je te dirais la couleur orange du feu des fusils, on nous prend pour de vulgaires armes, bon qu’à tirer.

Si je pouvais parler, je te dirais à quel point il est difficile d’être invisible ; dans la terre tombent les hommes et à la mort nous sommes jetés.

Je te dirais la tristesse de ne plus vous revoir

Je te dirais que ça n’allait plus, je ne voulais pas y aller, mais j’ai dû y aller.

Je te dirais la violence,

Sous les remparts de terre

Sous la violence des gradés

Sous les balles en l’air.

Je te dirais que le souffle glacé du vent me brûle les mains et les pieds

Je te dirais que je suis fier d’avoir combattu pour mon pays.

Je te dirais que l’amour de la patrie est rouge comme l’explosion de la tranchée la nuit.

Je te dirais que je combats avec ma haine hargneuse mais je me rends compte que tout cela ne rime à rien.

Je te dirais, maman, l’immense peur de la mort

Je te dirais le noir des barbelés.

Cette balle en plein cœur m’a fait partir en une fraction de seconde.

J’aurais voulu rendre hommage à papa en gagnant cette guerre, mes camarades le feront à ma place.

Comme aujourd’hui je peux parler, j’espère que la paix va venir jusque dans nos tranchées.

Comme aujourd’hui, je peux parler, Toi ma chérie et les enfants, vous me manquez.

Le rouge est noir comme le désespoir au cœur vide.

Prenez soin de ceux que vous aimez

Au delà de la nuit, profitez de la vie

Chaque jour

Chaque heure

N’entrez point en conflit.

La paix est toujours présente »

Revue de presse :

Retrouvez ce moment fort dans la presse : Merci au Réveil de Neufchâtel et au Courrier Picard.

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